Sophie CÔTE   sophie-cote@orange.fr
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Sauts de classe

Si l’enseignante est d’accord pour un saut de classe parce qu’ elle pense qu’elle n’a plus rien à apprendre à l’EIP , les  parents devront suivre les procédures nécessaires pour obtenir le saut de classe. Le parcours sera assez facile

Mais généralement, le situation est beaucoup plus compliquée.

Voici le genre de dialogue parents enseignant qui va s’instaurer si le maître n'a aucune idée de ce qu'est un EIP

-       En maternelle

-       Mon fils ne peut s’accommoder d’exercices trop faciles pour lui : il devrait sauter une classe. Peut-on, dès à présent, le mettre en grande section de maternelle ? »

-       Il n'est pas mùr

La maturité !

- Qu’entendez-vous par là ? 

    - Quand il a fini son travail, il joue. Il ne sait pas s’habiller seul, il n’est pas sociable, il n’a pas d’amis. Il a  un mauvais graphisme.

    -S’il était avec des enfants plus âgés qui partagent ses intérêts, peut-être serait-il plus sage, peut-être trouverait-il des partenaires de jeu ? D’autre part, il a un rythme d’apprentissage très rapide, il a une excellente mémoire, une  grande curiosité et un vif désir d’apprendre.

- Les parents tiennent tous le même langage. De toute façon, il n’est pas le meilleur de la classe, cela créerait un précédent. Et l’Inspectrice de l’Education Nationale (IEN) ne serait pas favorable à cette affectation.

Conclusion : Le saut de classe n'est pas accordé.

Que faire ?

Trois solutions sont envisageables :

-       soit le statu quo,

-  soit le dialogue réitéré, intensifié jusqu’à l’épuisement de l’adversaire à condition de mobiliser toutes ses forces pour ne pas être épuisé avant lui

-       soit la déscolarisation.

Les trois solutions présentant des inconvénients, il faut choisir la moins mauvaise.

Choisir le statu quo, c’est abandonner l’enfant à son sort, totalement incompris et sans soutien de ses parents. Le déscolariser, c’est creuser le fossé entre lui et les autres enfants. Il est déjà marginalisé, il le sera encore plus. Et à vivre seulement avec des adultes, ne risque-t-il pas de devenir un petit vieux ?

La deuxième solution semble une sorte de compromis. Les parents auront-ils assez de ténacité pour maintenir un dialogue aussi mal parti ?

Le saut de classe n’est qu’un palliatif dans un système scolaire manquant de souplesse.

Il existe encore en France quelques classes uniques qui sont extrêmement rares et toutes en voie de disparition. Ces classes  implantées en zone rurale regroupent une quinzaine d’enfants de tous âges. Et la maîtresse ou le maître fait faire à chacun ce qu’il est en mesure de faire. Récemment, en Savoie, une petite fille de sept ans et demi avait fini sa scolarité primaire, sans efforts. Elle était la meilleure de la classe. La question d’âge n’avait jamais été prise en considération. Pour elle, réussite scolaire et intégration allaient de pair.

En primaire

Actuellement la meilleure formule est la classe à deux niveaux, par exemple CP et CE1. L’enfant précoce est inscrit en CP fait les deux cours à la fois et, sans saut de classe passe en CE2 à la fin de l’année. Deux obstacles empêchent la généralisation de ce système : la gestion des effectifs qui varient d’une année à l’autre et qui rendent incertaine la prévision de structures de ce type et surtout la difficulté pour les enseignants d’enseigner sur plusieurs niveaux dans une classe de vingt cinq élèves, voire plus.

Reste le saut de classe.

Quand peut-on recommander des sauts de classe ?

Quand un enfant a de bons résultats scolaires, qu’il a acquis les compétences requises dans le niveau où il est et qu’il ne peut plus tirer aucun profit de l’enseignement qu’il reçoit, il faut envisager pour lui un saut de classe pour éviter une rupture dans les apprentissages.(Loi de 1989 modifiée par la circulaire de juin 1992) Freiner un enfant, c’est le dégoûter de l’étude. Toutefois, certaines précautions sont à prendre en ce qui concerne les enfants dyslexiques et ceux qui ont de graves problèmes à l’écrit. Leur demander un effort supplémentaire pour s’adapter à une classe supérieure peut accroître leurs difficultés. Il faut être prudent et s’entourer d’avis autorisés. Psychologues, orthophonistes et graphothérapeutes sont de bon conseil.

Quelle est la classe la plus favorable à un saut de classe ? En maternelle et en primaire, toute classe peut être sautée mais les obstacles administratifs de la commission d’affectation en sixième rendent le passage de CM1 en sixième, plus ardu. Il vaut mieux prévoir le saut de classe dans les niveaux précédents.

L’école primaire a pour mission d’apprendre aux enfants à lire, à écrire et à compter. (Le Ministre de l’Education qui, un jour avait rappelé cette vérité première, était passé pour révolutionnaire. Le Ministre actuel, Jean-Michel BLANQUER a remis cette vérité à l'ordre du jour). Chaque année les notions sont reprises et approfondies. L’enfant précoce peut approfondir directement.

Le moment le plus favorable ? quand il culmine loin au-dessus des autres ou quand il commence à régresser.

L’enfant précoce aime être confronté à des difficultés qu’il a plaisir à surmonter. La résolution de tout problème est pour lui très stimulante. Si les notions qu’on enseigne lui sont déjà acquises, il s’ennuie. Tant qu’il est maintenu dans un no-man ‘s land n’exigeant de lui aucun effort, il végète. Un enfant qui ne progresse pas, régresse. Sa curiosité s’émousse et son appétence pour l’étude se tarit. Si cette situation perdure et que les parents demandent un saut de classe quand l’enfant est presque déjà en échec scolaire, il ne sera plus envisageable. Ce n’est déjà pas facile de convaincre un enseignant de l’accepter pour un bon élève, cela devient impossible si ses résultats sont insuffisants.

Certains parents appréhendent les sauts de classe surtout si l’enfant a réussi à se faire des amis au sein de sa classe et s’il redoute le changement. Si c’est la maîtresse qui le conseille, c’est mieux accepté.  Bien sûr, il faut l’y préparer et tenir compte de l'avis de l'enfant.

L’’accélération du cursus scolaire en maternelle et en primaire est sans danger. Elle est plus hasardeuse au niveau du collège : quelle est la classe qui comporte le moins de risque de lacunes ? et comment convaincre huit professeurs au lieu d’un seul en primaire ?

 Si saut de classe il doit y avoir, il vaut mieux ne pas attendre le collège.

Les procédures : Le conseil de cycle

En cas de difficultés éventuelles, Il faut demander l’aide du Référent – un par Académie. Nommé par l’IA, son rôle est précisément destiné à faciliter le dialogue  parents enseignants. Le dossier de l’enfant qui lui est soumis doit être très solide.

(voir l’excellent site consacré aux familles sous la rubrique "sauts de classe"

 http://ccalloch.free.fr/objections

Quand des parents veulent, sur le conseil de la psychologue ou de l’enseignante, faire sauter une classe à leur enfant, ils doivent adresser à l’école une lettre dans laquelle ils précisent leur souhait et donner les arguments concrets de nature à construire le dossier. Le cas est soumis au conseil de cycle.

Toute décision administrative doit être motivée :

Trois types de compétences ont été distingués par l ‘EN

-       Les compétences transversales (tenue des cahiers, classeurs, dossiers, utilisation des outils....)

-       Les compétences d’ordre disciplinaire (français, mathématique, ...)

-       Les compétences dans le domaine de la maîtrise de la langue

sur lesquelles le conseil doit se prononcer.

L’âge de l’enfant ne peut justifier une décision de maintien dans une classe où seraient repris des apprentissages déjà maîtrisés.

Tout argument subjectif, tel que « manque de maturité » est irrecevable.

Que faire en cas de refus du conseil de cycle ?

La décision du conseil de cycle peut faire l’objet d’un recours auprès de l’Inspecteur d’Académie. Si la décision de rejet est maintenue, reste le recours auprès du tribunal administratif.

Une lettre doit être adressée au Président du Tribunal administratif accompagnée d’un timbre fiscal et parallèlement, une lettre, également accompagnée d’un timbre fiscal, est déposée au greffe du Tribunal administratif vu l’urgence ou envoyée au Juge des Référés du Tribunal administratif pour sursis à exécution de la décision de maintien.  

Les recours étant épuisés, en cas de refus, mieux vaut l’inscrire dans un établissement privé sous contrat qui jouit souvent de plus de souplesse bien qu’obéissant aux mêmes règles que le public pour les passages de classe. L’enfant commence son année dans la classe où il est affecté et au bout de quelques jours, après que l’enseignant a testé son niveau et vérifié qu’il maîtrise les connaissances requises., il passe dans la classe supérieure où le rythme d’apprentissage est plus adapté. Un inconvénient cependant, il arrive dans une classe déjà constituée mais tout vaut mieux que le désintérêt encouru dans un niveau trop faible pour lui.







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